Bus électriques : où en sommes-nous ?

Publié le : 06/05/2020

Présents dans nos villes depuis de nombreuses années, les bus électriques ne sont qu'au début de leur expansion.
Un rapport de 2018(1) estime que 1 000 bus électriques permettent de passer de 500 barils d'énergie fossile chaque jour à 15.

Aujourd’hui, un tiers des émissions de gaz à effet de serre provient des transports. Un quart des particules fines provient du trafic routier. Nos villes sont en proie à la pollution. Pollution atmosphérique mais également sonore. De nombreux maires en ont conscience. Ils travaillent, à l’échelle mondiale pour une ville plus verte et saine. Un des leviers utilisé pour le développement de la mobilité électrique (trottinette électrique, vélo électrique, scooter électrique, voiture électrique, utilitaire électrique, camion électrique et bus électrique) est la mise en place de transports en commun décarbonés. Le rapport Bloomberg, rapporte que depuis 2011, les véhicules électriques ont permis de réduire de plus de 3 % la croissance de la consommation de pétrole. Et, les 3/4 de la réduction de cette consommation provient des bus électriques. Preuve en est, qu’une grande partie de notre transition énergétique doit passer par la généralisation de transports en commun électrifiés.

En 2018, ce même rapport, publié par Bloomberg New Energy Finance, prévoyait un triplement du nombre de bus électriques d’ici 2025. Soit 1,2 millions de bus équivalent à la moitié des bus en circulation qui deviendraient des bus électriques.

Flotte de bus électrique

Quel développement des bus électriques dans le monde ?

Partout dans le monde, la tendance dans les zones urbaines, est à l’interdiction des véhicules thermiques au profit d’une mobilité décarbonée (voiture électrique en autopartage, vélos et transports en commun zéro émission de CO2 dont les bus électriques). Mais, cette généralisation des bus électriques, prévue dans le monde, se fait à des rythmes différents en fonction des pays et des villes.

Etat des lieux du développement des bus électriques en Asie

Force est de constater que la Chine est, de loin, le leader en terme de déploiement de bus électriques. En effet, à ce jour, le pays compte plus de 421 000 bus électriques circulant dans les agglomérations chinoises avec un rythme de mise en circulation de 9 500 bus toutes les 5 semaines. Les chiffres sont sans appel. En 2018, 99 % des bus électriques en circulation dans le monde se situaient en Chine diminuant la demande de barils de diesel de plus de 270 000 barils à fin 2019.

Projection nombre de bus électriques en Chine

Projection nombre de bus électriques en Chine(2)

Comment cela est-il possible ? Avec un subventionnement massif de l’état chinois. Prenons l’exemple de la ville de Shenzen. Chaque année pendant 9 ans, l’opérateur public des transports de Shenzhen a reçu des aides publiques de 500 000 yuans (64 000 €) par véhicule électrique acheté. En 2017, la ville possédait une flotte de bus 100 % électrique, représentant 16 359 véhicules pour 12 millions d’habitants. 

En parallèle, de nombreux autres pays en Asie augmentent leurs efforts pour électrifier leurs transports en commun. Par exemple, en 2019, Delhi commandait 1 000 bus électriques. Il s’agit du plus gros investissement écologique mis en place par la ville. Mais aussi, de la plus grosse commande après la Chine.

Shenzen bus électriques

Bus électriques Shenzen – http://www.sz.gov.cn/

Etat des lieux du développement des bus électriques en Amérique du Nord

Bien que les Etats-Unis ne comptent pas plus de 500 bus électriques dans le pays, on voit depuis plusieurs années, des villes et universités américaines faisant l’acquisition de flottes de bus électriques. La Californie étant l’état le plus dynamique sur le sujet, elle a adopté une nouvelle règle qui pourrait être suivie par de nombreux autres états. Il s’agit de l’Innovative Clean Transit Rule (ICTR). Dès 2023, 25 % des nouveaux bus achetés devront être à « émission nulle ». Puis, en 2029, 100 % des commandes des agences de transport en commun de Californie.

L’objectif de la Californie est de convertir ses 12 000 bus urbains en 100 % électrique d’ici à 2040. Objectif dynamisé avec l’arrivée des Jeux Olympiques et paralympiques de 2028 à Los Angeles. A ce jour, la ville compte 2 200 bus et seulement 5 bus électriques. En 2020, ces 5 bus seront complétés par 100 nouveaux bus électriques.

Bus électrique Los Angeles

Le Maire de Los Angeles, Eric Garcetti, découvrant un exemplaire de bus électrique (Crédits – Page officielle Twitter / Mayor Eric Garcetti)

Dominion Energy a osé le pari de proposer d’intégrer la différence de coût entre un diesel et un électrique et de développer l’infrastructure de recharge sur tout le réseau public américain, d’ici 2030.

Au Canada, la ligne 36 est la 1ère entièrement développée à l’électrique, après deux ans de tests, elle est validée et prouve que les bus électriques peuvent résister à l’hiver canadien. La recharge se fait aux terminus de la ligne. Les sondages utilisateurs ont donné un taux de satisfaction de 98%.

Etat des lieux du développement des bus électriques en Amérique du Sud

La Banque mondiale est acteur dans le développement de transports propres sur le continent. Elle oeuvre pour installer les meilleures conditions de développement en prenant en compte les contraintes de chaque pays. Mais, également, par la mise en place d’un mécanisme de soutien.

Le Chili est le premier pays en dotation de bus électriques. Rien que dans la ville de Santiago, 18 millions de voyages sont effectués, chaque jour. Dont 30 % en transports en commun. C’est pourquoi, la capitale souhaite remplacer la totalité de son parc d’ici 2040. A ce jour, Santiago possède 200 bus électriques en circulation pour 6 millions d’habitants. En décembre 2019, Transdev Chili y a également lancé son 1er projet de navette électrique autonome avec une capacité de 12 personnes.

Bus électrique Chili

Bus électrique Santiago, Chili.

Mais, la mobilité électrique publique est en plein essor dans d’autres pays d’Amérique latine. En effet, en mars 2019, Guayaquil, ville la plus peuplée d’Équateur, a inauguré un parc de 20 bus électriques. Ces 20 bus transporteront, quotidiennement, 10 500 utilisateurs. En Colombie, la ville de Cali finalise la mise en service de 125 bus électriques. Et la ville de Medellin attend ses 64 bus électriques, d’ores et déjà commandés. Le Costa Riva, précurseur dans les énergies renouvelables parle d’un parc de bus et de taxis électriques à l’horizon 2050. Et enfin, l’Argentine, la Colombie et le Panama disposent de stratégies nationales. Ces stratégies sont appuyées par la plate-forme MOVE avec le soutien du projet Euroclima + et ONU environnement.

Etat des lieux du développement des bus électriques en Europe

Les nouvelles règles adoptées par l’Union Européenne en février 2019 impose qu’un quart des nouveaux autobus achetés par les autorités publiques soient « propres », d’ici 2025. Ratio qui s’élèvera à un tiers à partir de 2030.  L’expansion des lignes de bus dans les villes européennes va donc largement s’intensifier dans les années à venir. En parallèle, 40 villes (dont Paris, Berlin, Londres, Copenhague, Barcelone, Rome ou encore Rotterdam) ont signé la Déclaration du C40 pour des rues sans énergie fossile, afin de parvenir à des flottes de bus à zéro émission d’ici à 2025.

En amont, entre 2013 et 2018, l’Europe s’est dotée d’un programme ambitieux, ZeEUS. L’objectif étant de tester des solutions d’électrification au cœur du réseau du système de bus urbain. Les 90 démonstrateurs urbains permettent, aujourd’hui, de faciliter l’adoption du marché des bus électriques en Europe.

Programme ZeEUS - Développement des bus électrique en Europe

L’Union européenne et l’expansion des bus électriques

Le meilleur élève européen étant les Pays-Bas (en 100 % électrique). Le pays estime qu’un bus sur quatre roulera à l’électrique d’ici fin 2020. Mais depuis plusieurs années, la transformation est en marche dans tous les pays Européens. A Londres, 3 lignes 100 % électriques existent déjà, sur un total de 8 000 bus. La ville espère une flotte entièrement électrique d’ici 2037. L’Allemagne à l’objectif d’acquérir 3 000 bus électriques pour électrifier la majeure partie des flottes de Berlin, Cologne, Francfort, Hambourg et Munich

L’Europe reste en retard par rapport à la Chine. En 2025, 99 % des bus électriques en circulation dans le monde le seront toujours en Chine. Et les leaders mondiaux constructeurs de bus électriques sont chinois : Ankai, BYD, Foton, Shandong Yixing, Yutong, Zhongtong… loin devant les français et les européens Volvo, Iveco, Solaris ou Daimler, par exemple.

Répartition des bus électriques et hybrides en Europe

La croissance sur la dernière année est vertigineuse faisant passer les flottes de bus électriques de 1 289 bus (2018) à 2 561 bus (2019) équivalent à un doublement du parc et plus de 2 % de la flotte de bus totale (source : European Alternative Fuels Observatory (EAFO) En 2019, 12 % des commandes de bus urbains étaient pour des bus électriques devant atteindre 40 % d’ici 2025.

Evolution des flottes de bus électrique en Europe en 2019

Evolution des flottes de bus électrique en Europe en 2019(3)

En termes de nombre, en Europe, le pays le mieux doté sont les Pays-Bas avec une flotte d’environ 800 véhicules. La Suède et la France arrivent ensuite et l’Espagne et l’Autriche suivent.

Top 5 pays européens équipés de bus électrique en 2019

Top 5 pays européens équipés de bus électrique en 2019(3)

Etat des lieux du développement en France

Dès 2015, la France a voté la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (TEPCV) visant à lutter, efficacement, contre le dérèglement climatique. L’un des axes de cette loi impose aux opérateurs de transports à renouveler leur flotte de bus (de plus de 10 véhicules) en les remplaçant par des bus à faible émission. L’une des solutions étant le développement des bus électriques.

La ville de Paris a testé (avec IES Synergy) sa première ligne électrique (la ligne 341) en 2017, et avec son Plan climat 2025, ambitionne de disposer de transports en commun 100 % « décarbonés » d’ici 2025 avec le remplacement de ses 4 700 bus. Aujourd’hui, cette flotte de 4 700 bus se réparti de la façon suivante : 3 527 bus thermiques, 950 bus hybrides, 83 bus électriques et 140 bus bioGNV. L’objectif étant, à 2025, de posséder une flotte avec 2/3 de bus électriques et 1/3 de bus au biogaz.

Si Marseille a été la première ville de France à lancer sa ligne de bus 100 % électrique, elle souhaite désormais convertir une cinquantaine de bus par an et ainsi électrifier l’intégralité de sa flotte d’ici 2035, soit 630 bus urbains.

Les collectivités s’engagent de manière assurée vers la diminution des taux de pollution dans les villes. En effet, en France, quelques villes disposent d’une ligne de bus 100 % électrique. Nous avons notamment : Paris, Marseille, Gaillac et la navette de Nice aéroport. De nombreuses autres villes expérimentent la solution et lancent quelques véhicules sur leur agglomération. Nous pouvons citer Rouen, Nantes, Ajaccio, Rennes… Pour retrouver toute la liste rendez-vous ici.

Bus électrique RATP

Bus électrique de la RATP – www.transbus.org

Quelles projections à l’horizon 2025 ?

Evolution du nombre de bus en Chine, Europe et Etats-Unis

La Chine et son expansion vers l’électrique est amené à continuer, on estime à 420 000 bus électriques neufs achetées d’ici à 2025. La croissance du marché et les aides publiques devraient également permettre une augmentation significative des flottes de bus électriques (environ 40 %).

Les Etats-unis et l’Europe vont également connaître une croissance électrique importante. Un rapport établit par Wood Mackensy estime que d’ici à 2025, 40 000 véhicules électriques lourds seront sur les routes d’Europe et aux États-Unis. Pour l’Europe, l’électrification se fait majoritairement sur le réseau public et urbain tandis que les Américains se concentrent surtout sur le réseau scolaire.

Se concentrer sur les infrastructures de recharge

En Chine, les infrastructures de recharge pour les bus électriques sont plutôt bien développées. Le nombre de lignes et de projets en Europe et aux Etats-Unis étant encore peu nombreux, les infrastructures de recharge le sont également, de ce fait.  Néanmoins, d’ici 2025, le nombre total de bornes de recharge aura plus que doublé.

Projection infrastructure de recharge bus électrique

Estimation d’infrastructures de recharge d’autobus électroniques par pays(2)

Pour accompagner le développement à grande échelle des bus électrique, de 2020 à 2025, plus de 68 000 bornes de recharge seront installées dans le monde pour répondre à la demande de recharge de bus électriques, dont plus de 9 000 en Europe et aux États-Unis.

Les solutions d’IES Synergy pour les bus électriques

IES Synergy propose des bornes adaptées aux dépôts de bus électriques assurant une consommation maîtrisée et une maintenance nettement simplifiée. Fruit de plusieurs années d’expérience et d’opération à Paris, la borne Keywatt® 50 kW a été spécialement conçue pour la recharge des bus électriques au dépôt pendant la nuit.

Parallélisable jusqu’à deux unités pour une sortie à 100 kW, pilotée à distance pour des charges programmées en intelligence dans la nuit, elle garantit également une gestion optimale de la consommation électrique.

Nos bornes sont pensées pour une maintenance simplifiée. En effet, la station Keywatt® repose sur une conception étanche, sans filtre, permettant une maintenance réduite et une durée de vie largement augmentée, l’électronique étant préservée de tout contact avec l’extérieur. Les chargeurs pour flottes de bus IES Synergy bénéficient d’une maintenance et de mises à niveau à distance et sont conçus aux plus hauts standards industriels. Le niveau de service est ainsi garanti en toute circonstance.

Découvrez nos solutions pour les transports en commun électriques.

Sources : (1) Rapport publié par Bloomberg New Energy Finance en 2017 – (2) Wood Mackensy Report – (3) European Alternative Fuels Observatory (EAFO)